Diplomatie|-. Daniel Foote, l’envoyé spécial des États-Unis pour Haïti, démissionne pour protester contre la traite inhumaine des immigrants haïtiens par son pays

Diplomatie|-. Daniel Foote, l’envoyé spécial des États-Unis pour Haïti, démissionne pour protester contre la traite inhumaine des immigrants haïtiens par son pays

L’émissaire américain pour Haïti, Daniel Foote a remis sa démission, ce mercredi 22 septembre 2021, au secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Cette décision survient  suite à la décision des États-Unis d’expulser des immigrants haïtiens vers Haïti dans des conditions inhumaines.

Dans une lettre cinglante datée du 22 septembre 2021, Daniel Foote exprime sa profonde tristesse évoquant les différents problèmes auxquels le pays fait face. Le désormais ancien émissaire dit ne pas vouloir corroborer avec les États-Unis dans sa décision  d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti dans des conditions déloyales.

Dans sa lettre, le diplomate a dressé un tableau sombre du paysage socio-économique et politique du pays. Il a évoqué la prolifération des gangs armés, l’insécurité grandissante, la pauvreté, des actes d’enlèvements, des vols et des massacres dans les quartiers populaires comme des maux qui plongent le pays dans l’incertitude. « L’État effondré est incapable d’assurer la sécurité ou les services de base », fait remarquer Daniel Foote qui estime que « l’afflux migratoire ne fera qu’augmenter à mesure que nous ajouterons à la misère inacceptable d’Haïti ». 

Comme le Président dominicain, Luis Abinader, Daniel Foote a demandé de venir en aide pour rétablir la sécurité et l’ordre démocratique « les Haïtiens ont besoin d’une aide immédiate pour rétablir la capacité du gouvernement à neutraliser les gangs et rétablir l’ordre par le biais de la police nationale d’Haïti et l’ opportunité de tracer leur propre voie, sans marionnettes internationales et sans candidats privilégiés mais avec un véritable soutien pour cette voie ». a-t-il écrit.

« La semaine dernière, les ambassades des États – Unis et d’ autres à Port -au-Prince ont publié une autre déclaration publique de soutien au Premier ministre de facto non élu , le Dr Ariel Henry en tant que leader par intérim d’Haïti, et ont continué à vanter son « accord politique » sur un autre accord plus large et antérieur dirigé par la société civile », souligne-t-il dans sa correspondance. Selon, lui, les interventions de son pays en Haïti ont conduit à des résultats catastrophiques.

Après avoir rencontré plusieurs acteurs politiques et de la société civile, la traite inhumaine des immigrants haïtiens par les agents frontaliers a conduit à une démission spontanée.

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