Haïti |-. Entre les risques du métier et un salaire qui ne répond pas aux besoins, quelles alternatives s’offrent aux livreurs ?

Crédit Photo : Pole Auto Entrepreneur

 » Pour certains produits que je livrais pour une entreprise de produits esthétiques de la capitale, je percevais seulement 3% du prix de revient. Imaginez, qu’en plus, je dois faire cette livraison dans un quartier dit  » zone de non-droit  » ! C’est quand-même un risque que je prends. Dans le contrat que mes employeurs m’ont fait signer, il est mentionné que j’aurai des primes selon les risques que je cours dans un point de livraison. Mais, comme vous savez comment fonctionne ce pays, ils n’ont pas respecté ce point dudit contrat.  » se plaint un jeune livreur qui souhaite rester dans l’anonymat.

Comme ce jeune homme, plusieurs autres jeunes qui rentrent à peine dans le monde professionnel, se trouvent dans cette situation où ils se demandent parfois s’ils doivent continuer ou laisser tomber. Pourtant, même si l’emploi qu’ils ont ne leur permettent pas de répondre à certains des besoins les plus élémentaires, ils se sentent obligés, tout de même, de le garder même au prix de leur santé voire leur vie.

En Haïti, plus précisément dans la zone métropolitaine, la vente en ligne de biens ou de services connait un essor considérable. Les achats en ligne deviennent le quotidien de bon nombre de gens. Ils facilitent la vie. Ils permettent de créer du temps. Beaucoup plus de temps car ce que nous aurons pu faire nous-mêmes, d’autres le font pour nous. Par exemple, sortir allez faire ses courses. Aujourd’hui, ne faut pas se donner cette peine. On prend son smartphone, on passe le commande pour qu’on nous livre à domicile ce que nous voulions.

Même si ce nouveau système marche et qu’il genère de l’emploi notamment les agents de marketing et les livreurs, les conditions de ces derniers restent, dans le cas général, exécrables. Les entreprises proposent eux-mêmes les tarifs et ceux-ci ne prennent pas parfois en évidence le travail et les sacrifices fournis pour livrer à temps un commande.

 » Il y a quelques jours, je devais livrer une boîte de crèmes qui éclaircissent la peau à une cliente qui habite au niveau de Canaan. Avant d’être livreur je suis d’abord chauffeur de taxis-motos. Ce qui veut dire, pour me soulager de certaines depenses quotidiennes, je livre des produits pour une entreprise spécialisée dans la vente en ligne. Malheureusement, dans une panique causée par des bandits qui s’affrontent dans la zone, j’ai abîmé le colis. Imaginez vous que mon employeur a soustrait le montant (un peu excessif, d’ailleurs) dans mon salaire mensuel ! J’ai crié scandale car celui-ci arrive à peine à acheter la boîte de crème. « 

Si les offres d’emploi à titre de livreur sont légions au niveau du marketing, les exigences et les risques n’en sont pas moins évidents. Plusieurs localités, dans la zone métropolitaine, sont interdites d’accès tandis que certaines entreprises exigent leurs contractuels de livrer leurs produits dans celles-ci. En ce qui a trait au dommage lié aux coulis, la responsabilité tombe sur le dos du livreur même au dépend de sa propre vie.

Alix ISRAËL
alixisrael53@gmail.com

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