Éducation : 100 gourdes, la rémunération de misère de certains enseignants par heure de cours

En Haïti, en dépit de l’inflation et la hausse des prix des produits de première nécessité, cela n’empêche pas à des enseignants d’écoles privées de continuer à recevoir un salaire de misère. Entre les exigences d’une profession sous-estimée dans la société et les besoins quotidiens auxquels il faut répondre, des professeurs n’en peuvent plus.

100 gourdes, c’est la pitance que reçoivent par heure de cours un grand nombre d’enseignants d’écoles privées dans le système éducatif haïtien. Des établissements scolaires dénommés  » lekòl bòlèt  » dans le langage commun des Haïtiens et même quelques prestigieuses écoles dans des quartiers populaires n’arrivent pas à donner un salaire adéquat aux enseignants.

Des responsables de quelques-uns de ces établissements scolaires ont expliqué, sous couvert d’anonymat, que plusieurs facteurs entrent en jeu. Selon eux, le fait que les établissements scolaires sont en manque d’effectif à cause de l’insécurité et aussi le fait que le peu d’élèves présents en salle de classe ne s’acquittent pas tous avec l’economat, cela les empêche de garantir un meilleur salaire aux enseignants.

De ce fait, pour s’adapter à leur « petit » budget afin de pouvoir fonctionner, certains responsables d’écoles sont bien obligés, dans certains cas, de recruter des jeunes étudiants et même des bacheliers pour répondre au manque de personnel qualifié pouvant dispenser les cours à raison de 100 gourdes par heure.

Un salaire dérisoire pour une profession en péril

À mesure que les établissements scolaires n’arrivent pas à garantir un salaire plus approprié aux enseignants, c’est autant qu’ils ne se soucient plus de recruter des professionnels qualifiés pour assurer une bonne éducation aux apprenants. Ainsi, dans plusieurs établissements scolaires, de nos jours, on recrute n’importe pour dispenser les cours.

Faire du métier d’enseignant un sacerdoce

Vu le coût de la vie en Haïti, les enseignants qui prennent à cœur leur profession sont bien obligés d’admettre que le métier devient un sacerdoce. On n’enseigne pas pour gagner sa vie car le peu que l’on gagne ne le permet pas vraiment mais on n’enseigne pour rendre service à la communauté, à la nation, à la postérité.

En dépit du fait que le salaire que reçoivent les enseignants ne répondent aucunement à leur besoin quotidien cela n’empêche pas à des jeunes bacheliers et universitaires qui ne font rien, des professionnels licenciés dans d’autres domaines, de solliciter quelques heures de cours dans un collège de la capitale ou ailleurs.

Dans un pays où le taux de chômage s’accroît davantage d’année en année et que le peu d’entreprises qui emploient des salariés sont menacés à cause de l’insécurité, n’importe ce que la plupart des gens trouvent pour assurer leur pain quotidien, ils le prendront même s’il n’y répond pas vraiment car c’est comme nous avons l’habitude de le répéter  » le travail que tu n’as pas envie d’effectuer pour un salaire que tu juge misérable, d’autres l’effectuera pour encore moins. »

Crédit Photo : Defap

Alix ISRAËL
alixisrael53@gmail.com

One thought on “Éducation : 100 gourdes, la rémunération de misère de certains enseignants par heure de cours

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *