Lettre à la Diaspora haitienne.

Lettre à la Diaspora haitienne.

Chers compatriotes,

Sur le roc des drapeaux forts, baigné d’un sentiment patriotique ,le clairon est enfin sonné. Un son authentique vous appelle , le temps est venu de se tenir debout et enfin prêt.

Eparpillés ça et là où vous êtes, je crois que le sang haitien coule encore en vous, l’âme haitienne baigne encore au fond de vos entrailles. Peut être éloigné depuis des décennies ,où le quotidien haïtien ne vous vit plus , je tiens à vous dire que le chez nous s’en va.

Le pays prend une couleur triste de désolation et d’affliction générale. La morosité s’installe chez chacun qui vit encore sur ce buttin de terre. À la capitale comme dans les provinces, la vie ne célèbre presque plus. La détérioration est grande, les instances gouvernementales ne sont plus. La condition de vie de la population est rudimentaire , presque personne n’a accès aux besoins primaires. Les rues encombrantes et boueuses de la capitale baignant de l’odeur nauséabonde de déchets mêlants à celle des nouritures « sove anba grangou » laissent entevoir la vie triste d’un peuple assombri.

Les petites rues comblées à n’en plus finir où s’entremêlent piétons, motocyclettes et voitures vous laissent croire vivre au milieu même d’une cruauté inégalée. Les chefs jouissant des biens populaires font la loi où ils veulent à leur gré. Circulant sur les eaux boueuses, des routes en mauvais états, le son même de leurs grosses cilindrés font fuir tous les riverains présents sur leur passage.

Dans différentes zones du pays , c’est la canaille. Les fils de la population appauvrie sont utilisés pour terroriser leurs pères, oncles, tantes et belles familles qui les ont élevés en échange des sous et des armes de grands calibres importées d’outre mer. Tous les citoyens paisibles ou non vivent à la merci de ces péquins élevés au rang de soldats et généraux d’une armée jamais officialisée. C’est le desordre, la faim, la terreur et la désolation partout.

Les montagnes sont maintenant dépeuplées, quelques rares grands pères et mères vivent encore , peu sont leurs fils qui cultivent encore. On est à l’ère de la migration métropolitaine sans même parler de celle internationale, tous les jeunes citadins anciens ou fraichement venus se convertissent en « dextè et limenna » qui défilent. Mis à part les conditions de vie susmentionnés , c’est le ridicule partout. Ces derniers vertus comme à eux seuls connus font la loi. Tous ceux ci qui avaient la minime possibilité sont déjà partis pour le Brésil ou le Chili.

La situation politique est indescriptible; le pays n’est plus dirigé. Un président fait ce qui lui semble quand il veut. Il est le seul chef souverain qui gère tous les pouvoirs, on marche à grands pas vers une nouvelle dictature comme l’ère d’avant 86 et encore plus. Les militants de l’opposition sont souvent brutalisés, ou chassés comme des oiseaux féroces à gaz lacrymogène ou pire à balles réelles.

Malgré tout, beaucoup de courageux osent encore dire « NON » à un président qui se comporte comme maitre et seigneur comme dit-il « l’unique chef après Dieu ». Laché par beaucoup de ses hommes forts, il ne fait marche arrière en rien, il poursuit son chemin vers l’autoritarisme et le virtuel.

Chers compatriotes diasporas,

Le tableau est sombre, la conjoncture est grave . La vie n’existe plus. Cette mélancolie inhabituelle atteint la psychologie de l’ensemble d’une population doublement terrorisée. La vie sordide de ce peuple nous interpelle tous, leurs cris de desespoir doit avoir une réponse. Je sais dans quelles circonstances vous vivez, je sais comment vous gagnez difficilement votre vie , mais je crois que la lumière vous a été apparue . Que les supplices de cette population matyrs parviennent jusqu’à vous et vous interpellent tous !

Agissez, agissez avant qu’il soit trop tard !

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