Le budget national adopté en conseil des ministres le 30 septembre dernier, pour l’exercice 2020-2021 soulève des réactions très diverses que dans le secteur économique et du secteur Politique. L’économiste Pilate VOLTAIRE, dans une analyse critique de ce document gouvernemental relève certaines fautes. Selon lui, certains principes budgétaires ne sont pas respectés, le gouvernement fragilise davantage la situation de la nation haïtienne.
Le Budget est un outil qui permet à l’État de mieux gérer les ressources du pays et d’assurer le bien-être collectif. Une analyse critique et systématique autour de ce budget mène à constater que le train de vie de l’État passe de 32% à 37%. Delà, on peut donc dire avec force que ce budget est élaboré et construit contre la majorité de la population haïtienne vivant encore dans des situations qui ne conviennent qu’à la bête.
Techniquement, ce document viole certains principes budgétaires. A cet égard, quatre points sont à rélèver :
1. Le budget est un acte juridique, à savoir qu’il émane d’une institution, notamment, le
parlement ;
2. Le budget est un état prévisionnel : les recettes et les dépenses sont considérées
comme probables et évaluées par anticipation ;
3. Le budget est un acte d’autorisation : l’acte émanant de l’assemblée nationale ou du parlement engage l’Exécutif à procéder à son exécution ;
4. Cet acte juridique est annuel ; dès lors, cette autorisation n’est valable que pour une année. Sur ce, on peut donc piger que certains principes budgétaires
ne sont pas respectés.
Les projections de dépenses s’élèvent à 254 milliards 704 millions gourdes. Ce budget, on a pu remarqué qu’il ne s’articule pas autour du programme de société et ne s’exécutera pas par une utilisation efficace des moyens de l’État donnant forme aux aspirations fondamentales de la socièté haïtienne tout en ne renforçant par la relance de notre économie. C’est pourquoi, nos partenaires internationaux contribuent à environ 29,9 milliards de gourdes comme Dons, soit 9.9 milliards à l’appui budgétaire global et 19.9 milliards de gourdes (Aide projets) vont passer par le canal des ONG. Car, la communauté internationale estime que ce gouvernement est trop corrompu.
Encore, ce budget est préparé dans un contexte sociopolitique et économique difficile, marqué purement et simplement par la mauvaise gouvernance. En conséquence nous sommes arrivés à une situation désastreuse, où on a une économie d’endettement qui s’élève indéfiniment et s’accroit pendant les quatre derniers exercices fiscaux. Depuis quelques années, la BRH devient la véritable patronne de l’État haïtien, d’où elle aura environ 92 milliards de gourdes, soit 36% comme financement pour que la règle de l’équilibre budgétaire soit respectée.
Enfin, il faut noter itou que le peuple haïtien participe à environ 52 gourdes sur chaque 100 gourdes que ce gouvernement aura à dépenser durant cet exercice fiscal. N’oubliez pas que le budget 2020-2021 est un copy_paste de l’exercice fiscal écoulé, seulement les chiffres qui sont changés, au lieu de 6,000.00 gourdes, le droit de passeport pourrait passer à 10,000.00 gourdes suivant les nouvelles dispositions prises dans l’exercice fiscal 20-21. Alors, on reste à voir si ce budget est sincère.
Pilate Voltaire,
Economiste & Activiste politique
ploupto@yahoo.fr