Entre répression policière et poursuite judiciaire, Jovenel Moïse ne rate aucune occasion du train pour faire sauter une poudrière dans le camp de ses adversaires politiques. Ses décrets bidons pleuvent comme vache qui pisse. Le dernier en date se porte sur la création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI). Cette institution créée dans un climat d’insécurité générale semble un instrument de coercition afin de mettre le peuple haïtien et ses opposants farouches sous les verrous pour qu’ils puissent aller au delà du 7 février 2021.
Depuis son avènement au pouvoir, l’apprenti dictateur et le premier des corrompus ne cesse de scander sa grandeur qu’il devient même le Jésus Christ d’Haïti « ApreDye ». Pour l’opposition politique, Jovenel Moïse est un fardeau qu’il faut poser au sol avant qu’il soit tard. Ne pouvant pas supporter le poids de l’incompétence de nos représentants, les hommes de bien, la classe intellectuelle et les entrepreneurs s’évadent peu à peu du pays pour s’installer en République Dominicaine ou aux Etats-Unis.
Sous son règne bien établi, le sang des concitoyens haïtiens dans les quartiers populaires devient comme l’eau qui ruisselle à flot sur une pente. Au moins 400 maisons détruites, 71 personnes tuées et des enfants déchaînent dans les rues de la Capitale sans leurs familles, qui parfois, se perdent sous les balles assassines des Gangs du G9.
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Le Président détient tous les pouvoirs.
Création d’un Conseil Electoral Provisoire en violation de la Constitution, changement de Constitution, décret de réprimande contre les manifestants, toute cette panoplie d’action non calculée du « Petit David d’Haïti » révèle son intention et sa velléité de transformer Haïti en un enfer où seuls les riches et les gangs auront droits.
Il faut craindre le pire. L’ère de Jovenel Moïse est également marquée par la Création de la Brigade de Sécurité des Aires Protégées (BSAP). Des hommes lourdement armés font partie de cette milice du pouvoir, dit-il qui contribue à la valorisation et à la protection des patrimoines du pays. A-t-on réellement besoin ces grands calibres pour protéger quelques-uns des sites en Haïti? La Police Nationale d’Haïti, a-t-elle un contrôle sur ses armes de guerre que détient cette armée du pouvoir? Tant de questions restées sans réponses!
Jovenel Moïse, un autocrate.
Juan Linz, Steven Livitsky et Daniel Ziblat, dans un ouvrage ont établi quatre catégories de signaux d’alerte qui permettent de voir venir de loin un de ces aspirants autocrates, qui menacent de miner la démocratie qui les a élus. On doit s’inquiéter, disent-ils, lorsqu’un politicien :
- rejette en actes ou en paroles les règles du jeu démocratique.
- dénie leur légitimité à ses opposants ;
- s’il tolère ou encourage la violence politique.
- affiche une propension à limiter les libertés civiques de l’opposition et des médias.
Ces quatres signaux d’alerte déjà mis en application par le Pouvoir PHTK, montrent sans embage que Jovenel Moïse est un autocrate,le chef suprême, celui qui détient tous les pouvoirs. Il dissout le Parlement aux profits de ses décrets, réduit le pouvoir de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), réduit les marges de manoeuvre de la DCPJ et des juges par la création de l’ANI.
ApreDye, operera-t-il un miracle avant le 7 février 2021?