Qui de ce pays ne connait ce nom? André Michel, « Avoka Pép la » comme dit-il souvent. Militant politique, opposant farouche au régime PHTK depuis 2010.
On considère souvent la politique comme un rapport de force. A Haïti, c’est un combat acharné entre plusieurs clans. Fort souvent, ils ont un seul objectif : celui d’accéder chacun aux commandes des affaires publiques. André Michel est un avocat, un militant de rue, un opposant farouche qui défend la cause de la couche défavorisée, dit-il. Il est également considéré comme le défenseur des militants politiques, sans rémunération aucune.
André Michel et Newton St Juste, des anti-Martelly
Sous le régime de Martelly, épaulé d’un confrère avocat, Me Newton Louis Saint Juste, ils trainaient des dizaines de personnes en justice pour différents cas ayant à voir avec la politique ou l’administration publique. On les connaissait dans presque tous les barreaux à travers tout le pays. Ils étaient deux superstars de la politique en Haïti à l’époque. Le pouvoir en place voulait les avoir par tous les moyens, surtout en utilisant la justice.
Ils se séparent par les élections de 2015, puisqu’ils étaient tous deux candidats à la présidence. Les deux avocats prennent des chemins divergents sous le régime « Tèt Kale bis ». André poursuivait la bataille d’opposant farouche au nouveau régime. Quant à Newton, il défendait le régime de Jovenel comme avocat dans certains dossiers de justice. André Michel, comme toujours s’est juré par tous les moyens d’évincer Jovenel du pouvoir.
Jovenel Moïse assassiné, André Michel aux côtés du Premier Ministre dirigent
Aujourd’hui Jovenel n’existe plus. Ariel Henry, premier ministre choisi par ce dernier quelques heures avant sa mort est aux commandes. À présent il devient un précieux allié du pouvoir. Ce même André qui dénonçait les bavures policières contre les militants, les actes du pouvoir en place, l’insécurité qui sévissait à travers le pays aujourd’hui est aux commandes selon ses propres déclarations. Il revendiquait publiquement la révocation de Me Bed Ford commissaire de Gouvernement, Rockfeller Vincent, ancien ministre de la Justice.
Environ deux semaines depuis le fameux accord entre le premier ministre et différentes organisations politiques pour une gouvernance apaisée ; l’insécurité continue encore de faire le plein. Les bandits de 400 mawozo imposent encore leur loi à la Croix des Bouquets. Les cas de Kidnapping se multiplient, aucun changement n’est à noter. On vit dans les mêmes situations que dénonçaient le fameux André sous le régime « Tèt Kale », le changement tarde encore à venir. Les dispositions ne sont-elles pas encore prises pour mater les mouvements des Gangs éparpillés à travers le pays ? Où sont les changements prônés par les membres signataires de cet accord qui tonitruaient dans l’opposition aujourd’hui au pouvoir ?
