Une 50ème législature de la honte avec des députés intègres et cohérents.

Une 50ème législature de la honte avec des députés intègres et cohérents.

La 50ème législature restera dans les archives comme la plus decevante de l’histoire d’Haïti. Des scandales de toutes sortes incluants députés et sénateurs ont fragilisé le Parlement, co-dépositaire de la souveraineté nationale. Durant 4 années au bicentenaire, les 119 députés ont votés 14 textes de lois émanant de la chambre basse.

Seuls les étagères n’étaient pas présents pour que l’on puisse dire que le Parlement fut un « marché ». Pa contre, c’est l’espace des  » grands deals politiques et d’argents », raison pour laquelle cette institution était la plus décriée en 2019. Les députés et sénateurs en Haïti sont des « marionnettes » aux mains de l’exécutif et de certains patrons du secteur privé des affaires. Ils se sont organisés en petits groupes afin de défendre certains intérêts économiques au détriment d’une population assoiffée d’une meilleure condition de vie.

Les députés sont les plus en vue. Avec leurs costumes blancs au bord de la mer, ils sont au four et au moulin, omniprésents. A chaque séance de ratification de Premier Ministre, le pays assistait à un spectacle vivant. Le Parlement se ressemblait, parfois, à une gageure oú seuls la défénse des intérêts personnels est en jeu. De « l’argent sale » remplace les débats au profit de l’acquisition d’une vote de confiance. La plupart de ceux qui se réclament de l’opposition radicale ou modérée laissent comme perception qu’ils se battent pour le peuple, alors qu’ils empochent de luxueux contrats afin de laisser passer certaines propositions de l’exécutif.

La mise en accusation de Jovenel Moïse, un coup de maître des corrompus.

Pour la première fois de l’histoire du pays, certains parlementaires ont tenté de renverser un Président par une mise en accusation. Les députés accusateurs reprochaient à Jovenel Moïse d’avoir violé pas moins de 29 articles de la loi mère du pays. Après une séance ayant duré environ 12 heures de temps, la montagne n’avait accouché que d’une souris, Jovenel Moïse victorieux. Quels étaient les raisons qui expliquaient cette victoire du Président de la République?

Les députés accusateurs, étaient environ une vingtaine. Seulement 3 de ces d’entre eux ont voté pour, les autres avaient choisi d’abandonner la séance sans aucun motif valable. Quel théâtre! le tour etait joué et le salaire payé!

Scandale! Certains de ces députés accusateurs ont réçu des pots de vin de la part de certains hauts dignitaires de l’exécutif afin de ne pas renverser l’homme du PHTK. Panneaux solaires, de l’argent distribué sous forme de prêts, projets etc. faisaient partie des cadeaux du gouvernement aux « honorables » de la chambre basse. Aujourd’hui, certains de ces lâches se réunissent sous la bannière d’un collectif en face de Jovenel Moïse. Pourquoi se sont-ils dispersés de la séance alors qu’ils voulaient son départ? Véritable jeu!

Le Parlement, pierre angulaire de la démocratie, pendant les 10 dernières années, est vassalisé. Tout le monde se méfie des ces « honorables ».  » Depi ou anndan palman ou se vòlè » clament certains riverains. D’autres ont même considéré que cette institution représente le mal du pays.

Jean Robert Bossé et Reynald Exantus, de véritables durs à cuire.

Il y a des députés qui ne se vendent pas. Jean Robert Bossé et Reynald Exantus, deux députés de la 50ème législature et les seuls à toujours garder leur position quand il fallait défendre le pays. Intègres et déterminés, ils ont œuvré pour l’émergence d’une nouvelle forme de gestion du pays et de la chose publique. Ils ont gardé dignité malgré les adjurations diverses auxquelles sont exposés les détenteurs du pouvoir d’Etat

Jean Robert Bossé, Ingénieur en électronique et professeur de mathématiques, toujours égal à lui même dans ses interventions et était également le seul, parmi tant d’autres députés, à s’opposer aux plans macabres et aux dérives de Michel Martelly, de Jocelerme Privert et plus près de nous Jovenel Moïse. D’ailleurs, il reste et démeure un opposant farouche du pouvoir rose. Homme de conviction, il s’était montré à la hauteur de la tâche que la commune d’Aquin lui avait confié : légiférer, contrôler et questionner. Celui-ci était, quelques fois, très critiqué dans les démarches entreprises afin d’arriver à imposer son idéologie, celles de perturber les séances et lancer des propos à l’encontre de ses pairs au Parlement.

Reynald Exantus, député de l’Estère, il était considéré comme le « déviant » de la chambre basse. Volontiers, il avait accepté cette dénomination de ses collègues de la majorité qui le voyaient toujours comme un extrémiste, un radical.

Détenteur d’un master en histoire, passionné de la lecture, le Député Exantus n’avait jamais lâché ses cours de sciences Sociales qu’ils disposaient dans diverses écoles du département de l’Artibonite. A son premier mandat, il n’a pas tardé à se faire remarquer par ses prises de position sur des questions d’intérêts pour le pays. Père de deux filles, le député-enseignant s’était toujours opposé aux différents plans non conformes à la norme de certains grands loups de la chambre des Députés. Intègre, le jeune parlementaire avait une vision éclairée des choses. Malheureusement, il était un grand député dans un petit pays.

Ces deux hommes étaient les deux à ne pas recevoir des pots de vin des hauts dignitaires de l’exécutif, lors de la mise en accusation du Président de la République, Jovenel Moïse.

Pourquoi ne font-ils pas partie du Collectif des Anciens Députés de l’Opposition et Alliés (CADOA)?

N’ont-ils pas les qualités necessaires pour cette structure de l’Opposition prurielle?

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