Avez-vous un fils, une fille, un neveu ou une nièce en train de boucler ses études scolaires ? Demandez le/la ce qu’il/elle aimerait faire après avoir terminé l’école. Il y a plus de chance à ce qu’il/elle vous répond qu’il/elle ira à l’Université pour devenir soit médecin, soit ingénieur ou architecte, soit agronome ou avocat. Un discours qui aura tendance à changer à mesure que l’enfant grandisse, à mesure qu’il/elle fait face à la réalité sociale.
Entrer à l’Université est une étape très importante dans la vie d’un jeune. Il voudrait intégrer l’Université pour étudier et apprendre enfin le métier de son choix. Toutefois, en Haïti, ce n’est pas trop le cas car pour la grande majorité des jeunes susceptibles d’intégrer l’Université, ils ne sont pas en mesure d’étudier les sciences pour lesquelles ils/elles aspirent vraiment du fait que les moyens ne répondent pas.
Dans les pays où les conditions socio-économiques répondent, intégrer un établissement d’enseignement supérieur n’est pas vraiment compliqué même moyennant finance. Aux États-Unis, par exemple, on peut intégrer l’Université en obtenant une bourse d’étude en fonction des aptitudes académiques, sportives et/ou culturelles.
En Haïti, un jeune de la classe moyenne ou de la classe défavorisée susceptible d’entrer à l’Université n’a pas plusieurs alternatives. Il peut, si ses parents en ont les moyens, entrer dans une institution privée en Haïti où à l’étranger. Dans le cas contraire, il est obliger de participer aux concours des différentes entités de l’Université d’État d’Haïti (UEH) étant le plus grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche en Haïti, étant aussi le seul dont l’État dispose pour accueillir les bacheliers qui n’ont pas la possibilité d’entrer dans une université privée.
Toutefois, intégrer un établissement d’enseignement supérieur, un centre de formation professionnelle mais aussi, l’UEH n’est pas sans bon nombre d’ambiguïtés pour certains postulant.e.s surtout ceux et celles qui résident à la campagne. Ils doivent s’installer à la capitale pour pouvoir suivre les cours s’ils ont été admis. Une installation qui nécessite des frais de logement pour certains, des frais de nourriture pour la plupart et des frais alloués directement à l’étude pour tous.
Pour répondre à ses besoins, beaucoup d’entre eux sont bien obligé.e.s de vendre des biens immobiliers de la famille, des articles ménagers, du bétail et autres. Beaucoup n’en ont même pas eu la chance de terminer complètement leurs études tandis que d’autres, après avoir terminé, malgré tant de sacrifices, se retrouvent quand-même en situation de chômage.
Certains parents, même dans la classe défavorisée, ont fait de nombreux sacrifices pour envoyer leurs enfants étudier à l’étranger parce qu’ils savent qu’étudier en Haïti ne garantit pas une vie meilleure pour leurs enfants.
Malgré tous les efforts qu’on peut faire soit sur le plan économique, soit sur le plan académique, le ou les diplômes obtenus n’apportent aucune garantie d’une vie meilleure en Haïti.
Certains étudiants, malgré tous les efforts qu’ils ont fait personnellement, malgré tous les sacrifices que leurs parents ont fait, ont abandonné en cours de route. D’autres ont persévéré sans tenir compte des sacrifices qu’ils et leurs parents font et ne récoltent pas à la fin le fruit de leur dur labeur.
Intégrer l’Université en Haïti est une étape importante qui nécessite beaucoup d’efforts sur le plan académique mais aussi et surtout sur le plan économique. Des efforts qui mènent trop souvent à l’échec. Donc, à la déception.