Haïti-Sécurité|-. Une intervention des casques bleus en Haïti serait-elle évidente ?

Au-delà de toutes spéculations au sujet d’un probable retour des forces onusiennes sur le territoire national, la conjoncture socio-politique semble indiquer qu’il en sera effectivement le cas. Dans un pays où les actes de violences s’intensifient davantage et que les gangs armés qui font leur lois prennent beaucoup plus de terrain et ce, sous le regard impuissant voire même complice des autorités concernées, rien ne laisse aucun doute à affirmer que l’arrivée d’une mission de l’ONU en Haïti, comme c’était le cas avec la MINUSTAH en 2014, est évidente.

Lundi 15 août dernier, plusieurs véhicules des forces onusiennes étaient arrivés au tarmac de l’Aéroport International de Toussaint Louverture bien que des informations faisaient croire que ces matériels roulants, en provenance du Canada, étaient de préférence destinés à la Police Nationale d’Haïti (PNH). Une information démentie par une source du Cabinet du DG de la PNH.

Un cas qui préoccupe le Conseil de Sécurité de l’ONU

La prolifération des gangs armés en Haïti, spécialement dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, inquiète beaucoup les membres du Conseil de Sécurité de l’ONU ces derniers jours. Il ne cesse de prôner l’organisation des élections dans les plus brefs délais afin de maintenir la démocratie dans le pays. Cependant, à mesure que les jours avancent et que la situation reste la même pour ne pas dire qu’elle empire, une décision doit être prise pour conduire le pays vers le chemin de la stabilité.

De ce fait, le Conseil de Sécurité de l’ONU décide de sortir de son silence en exhortant ouvertement les autorités à agir au plus vite. Il menace de geler le fonds et d’empêcher le déplacement de tous ceux qui coopèrent avec les gangs armés en Haïti. Il se propose de passer à la parole aux actes si les autorités ne freinent pas la violence causées par les gangs armés. Un délai de 90 jours leurs ont été accordé à partir de 8 août dernier, d’après plusieurs sources.

Qu’arrivera-t-il après si rien n’est encore fait après 90 jours ?

Selon plusieurs leaders d’opinion qui suivent de très près l’évolution de la crise multidimentionnelle que vit actuellement le pays, rien ne pourrait empêcher la mise en place d’une nouvelle mission de l’ONU sur le territoire à moins que ce dernier décide d’intervenir d’une toute autre manière. Certains pensent que des décisions seront prises pouvant favoriser une intervention des forces armées de la république voisine en Haïti. Une intervention qui serait mandatée par l’ONU avec pour mission de travailler de concert avec les autorités du pays afin de ramener la paix dans le pays. Une décision qui serait encore pire d’après l’ensemble des organisations populaires de la société civile.

Le traffic d’armes illégales dans le pays : un problème transnational

Pour plusieurs hautes personnalités du pays, la communauté internationale a l’obligation d’intervenir dans la crise qui sévit présentement en Haïti notamment ce qui a trait au traffic illégal d’armes à feu. En effet, les ports du pays sont devenus des points d’accès qui favorisent l’entrée d’armes à feu en provenance des États-Unis. De ce fait, le gouvernement américain devrait songer à s’engager aux côtés des autorités haïtiennes à combattre ce fléau qui alimente les gangs au niveau de la zone métropolitaine.

En 2006, pour concrétiser son projet de désarmement des gens dans les ghettos, spécialement à Cité Soleil qui est la plus grande bidonville du pays, le gouvernement de René Garcia Preval avait bénéficié du soutien militaire des casques bleus pour arriver à sa fin.

Si des élections doivent avoir lieu dans le pays qu’il soit sous le gouvernement d’Ariel Henry ou d’un autre gouvernement transitoire, beaucoup estiment qu’un climat de sécurité doit être établi sur le plan national et que ce dernier, vue le manque de moyens de la PNH, ne peut être possible sans l’apanage d’une intervention des forces onusiennes dans le pays.

Alix ISRAËL
alixisrael53@gmail.com

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