Située en face du Musée du Panthéon National Haïtien (MUPANAH) dans les parages du champ de mars, cette masse de béton et de fer surnommée « Tour 2004 » s’ajoute à la liste des différents vestiges debout sur le territoire haïtien.
Les constructions ont été entamées au cours de la deuxième version de la Présidence de Jean Bertrand Aristide. Cette architecture devrait immortaliser les deux cents ans de l’indépendance d’Haïti. Surmontée de 200 marches, l’intérieur devrait être garni d’œuvres artistiques, la partie inférieure devrait abriter un restaurant et le monument surmonté d’une chandelle. L’ancien président Jean Bertrand Aristide voulait à sa manière dotée la République une tour à l’instar de la Tour Eiffel en France, celle-ci en honneur des deux cents ans de liberté arrachée sauvagement à la France.
Les travaux ont dû être interrompu au début de l’année 2004 suite au coup d’État subi par ce dernier le 29 février 2004. Après l’administration Aristide, les administrations et gouvernements se succèdent, mais aucun d’entre eux n’ont décidé de poursuivre les chantiers interrompus en 2004.
Selon plusieurs sources, certaine administration a eu déjà l’idée de revenir avec ces travaux, mais un problème majeur s’impose ; le plan est disparu. Selon l’architecte qui a dessiné l’œuvre, le plan était soigneusement gardé au palais national, mais depuis le départ de Jean Bertrand Aristide, il est introuvable.
D’autres administrations ont eu déjà l’idée de la raser, ce qui reste encore incertain. Dix-huit années après, elle se dresse au bon milieu de la capitale comme vestige et sert de maison aux pigeons du voisinage. Les membres des forces armées d’Haïti occupent la base pour leurs besoins. Sous l’administration Martelly, pendant les fêtes de noël, elle était décorée de lumière et scintillait durant les nuits. Sous celle de Jovenel, elle servait occasionnellement de cachette à certains mercenaires présents sur le territoire national pour protéger l’ancien président Jovenel Moïse en cas d’attaque l’or de ses cérémonies officielles au MUPANAH.
Entre temps, la masse de béton et de fer rouillé se dresse en vestige au milieu de la capitale, jusqu’à présent, personne ne connait son sort. Ce qui explique également, l’incapacité de nos dirigeants, le clanisme national qui résume : À chaque administration son petit lot de projets minuscules ; aucun grand chantier d’état national en faveur de la masse.