« Nou konsyan » écrit au Directeur Général a.i de la Police, Léon Charles.

« Nou konsyan » écrit au Directeur Général a.i de la Police, Léon Charles.

Le regroupement des Petrochallengers « Nou konsyan » dans une lettre adressée au directeur général a.i de la Police Nationale d’Haïti, Léon Charles, dénonce la brutalité et les abus de certains policiers contre des citoyens qui veulent une autre Haïti. Il profite de ce correspondance pour rappeler au DG le rôle de l’institution policière et lui recommande d’assurer pleinement sa responsabilité le 7 février 2021, date de l’échéance du mandat constitutionnel de Jovenel Moïse.

La lettre in extenso

Monsieur le Directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH),                              

Dans une situation de crise politique aiguë qui risque nous conduire vers le chaos dont le principal protagoniste serait le Président de la République qui doit nécessairement constater la fin de son mandat le 7 février 2021 suivant l’article 134-2 de la Loi Mère du pays et l’article 239 de la loi électorale de 2015, #noukonsyan comme organisation de Petrochallenger tient à vous écrire dans le but non seulement de vous rappeler le rôle de cette prestigieuse institution dont vous dirigez et également vous placez face à votre responsabilité.

Monsieur le Directeur, vous n’êtes pas sans savoir que la mission principale de la Police Nationale d’Haïti, selon la loi du 29 novembre 1994 portant création, organisation et fonctionnement de la Police Nationale d’Haïti, en son article 7 alinéa 1 stipule : « Assurer la protection et respect des libertés des personnes, des vies et des biens ». Bref, elle est là, dans le cadre des Lois de la République, pour garantir un climat sécuritaire propice à tous et à toutes. Cependant, il faut admettre qu’en ces derniers temps, ramener ce climat de sécurité et de paix dans la société devient le plus grand défi pour la Police comme l’un des instruments de l’Etat possédant le monopole de la violence physique légitime. Toute la population se questionne sur le comportement de la police. Elle se montre très clément face aux gangs armés qui commettent tout leur forfait (assassinat, massacre, vole, viole, kidnapping). Cependant, on assiste aux actes de brutalité policière à répétition sur des manifestants qui à travers les rues exigent de meilleures conditions de vie et également des journalistes qui exercent leur métier en tant que professionnel.

M. Léon Charles, dans l’exercice de votre fonction de directeur général ai, pour plus d’un, la police est vue comme principalement un outil d’assassinat, de répression, de persécution et d’intimidation politique contrôlé par Jovenel Moise. Beaucoup de fait peuvent en témoigner : l’arrestation arbitraire et illégale d’un ancien Sénateur de la République et d’autres dirigeants d’organisations, à Miragoane ; les cas d’exécution sommaire d’un ensemble de militant réclamant de meilleures conditions de vie dans tout le pays et finalement la police n’hésite pour une fraction de seconde à tirer à balle réelle ou faire l’usage abusif de gaz lacrymogènes dans le but de contenir tout manifestant qui ose dire non à la situation actuelle du pays.

Monsieur le Directeur, nous sommes arrivés à un moment décisif dans notre histoire de peuple où chacun doit mettre de côté leur égo ou intérêt de groupe et assumé convenablement ses responsabilités. Il est venu le temps que la Police Nationale d’Haïti comprenne qu’elle doit être au service de la population haïtienne et non pas au service d’un président sans légitimité. De plus, Il est clairement dit, dans les règlements intérieurs de l’institution dont vous dirigez que la police ne doit en aucune circonstance obéir à un ordre manifestement illégal. En ce sens, Mr le directeur, dès la réception de cette lettre, cesser d’obéir à tout ordre manifestement illégal d’où qu’il vient. Agissez en tenant uniquement compte des lois de la république.

Dans ce même ordre d’idée, #noukonsyan qui vous adresse cette lettre suppose que vous avez déjà, en bon citoyen, procédé à la lecture de l’article 134-2 de la constitution qui se lit comme suit :

L’élection présidentielle à lieu le dernier dimanche d’octobre de la cinquième année du mandat présidentiel. Le président élu entre en fonction le 7 février suivant la date de son élection. Au cas où le scrutin ne peut avoir lieu avant le 7 février, le président élu entre en fonction immédiatement après la validation du scrutin et son mandat est censé avoir commencé le 7 février de l’année de l’élection.

Pour conclure, Monsieur le Directeur, #noukonsyan recommande à la Police d’assumer pleinement ses responsabilités le 7 février 2021. Comme la Constitution le dit clairement, à partir de cette date, Jovenel Moise n’est plus le Président de la République. Son mandat arrive à terme. En ce sens, la police lui doit protection en tant que citoyen comme tout autre citoyen mais non pas comme Président.

Pour authentification :

 Cadet Ebens, Normalien (Philosophie)

Vilsaint Ernst, Pharmacien-Psychologue

Pilate Voltaire, Economiste.     

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