La situation de la gourde face au dollar américain connait un bon ralentissement en ces derniers jours suite à une nouvelle injection faite par la BRH d’un montant de 150 millions de dollars dans l’économie haïtienne. La situation n’est pas nouvelle dans l’économie haïtienne, plus d’injections ont été déjà faites par la RBH en ce sens, mais les résultats ne sont jamais aux rendez-vous. Pourquoi l’impact de celles-cine sont elles pas si visible dans l’économie ?
Pour que les résultats soient visibles un travail à la base doit être fait. Les canaux utilisés par les autorités monétaires ne sont pas les meilleurs. Dans une économie comme celle d’ Haïti, où la production nationale est aussi faible, les injections monétaires devraient être faites exclusivement à travers les secteurs pouvant propulser la production nationale puisque la quasi-totalité de la consommation haïtienne vient de l’etranger. Puisque nous importons presque tout de l’extérieur et on n’exporte presque rien, nous avons un déficit de la balance commerciale ,(balance des paiements) ce qui rend la gourde toujours si faible face au dollar qui est la monnaie d’échange commerciale. Ce dernier est considéré comme un bien pour nous comme tous les autres biens puisque nous devons acheter le dollar pour les échanges commerciaux.
Les injections sont utiles à l’économie, mais il faut qu’elles soient faites dans des canaux sûrs. L’augmentation de la masse monétaire de façon plus que proportionnel par rapport à l’augmentation des biens et services dans une économie conduira tout doit vers une inflation plus dure que la précédente. Donc si les injections étaient faites dans les secteurs de production, cela diminuerait le niveau d’importation de certains produits à moyens termes et à long termes.Cela contribuerait également à augmenter le niveau d’exportation de certains produits qui aurait un effet positif sur le niveau de déficit commercial.
Par conséquent, la course au dollar serait moindre puisque certains biens fortement consommés par les haïtiens, seraient produit dans le pays. Il y aurait de la création d’emploi, les recettes de l’Etat auraient été plus grande. Donc on aurait beaucoup plus de richesses qui conduiraient à une amélioration des conditions de vie de la population haïtienne et à la croissance économique.
Puisque les injections ne sont pas orientées, comme effet, on aura un ralentissement du taux de change pour une durée très courte et après quelques temps la dépréciation de la gourde continuera son chemin et ceci de manière plus grave. Le temps serait trop court pour voir les résultats puisque les banques commerciales vont faire pression sur le dollar injecté et donc la demande restera satisfaite.
Face à une tel cas, il semblerait la situation actuelle de l’économie haïtienne est beaucoup plus politique qu’économique, car la Banque Centrale communément appelée banque des banques, devrait être en mesure d’assumer sa pleine responsabilité en vue de réguler le marché des changes en imposant aux banques commerciales les règles relatives au marché des changes afin d’éviter la spéculation.
Wilken SPADY
Economiste
wilkensspady@yahoo.fr